- On peut lire dans les cicatrices, sur l'arbre, l'histoire de l'arbre.
- Absolument.
-
Icitte, y'a une ligne, on voit qu'il y a une ligne droite.
- Dans les cicatrices de l'homme on peut lire son histoire aussi.
- Dans les cicatrices d'un peuple ?
- Voila, voila.
- L'histoire ? C'est-
tu ça, une suite de cicatrices ?
- C'est pas moi qui le dit, c'est un jeune.
-
Bin, une journée d'entailles, ça commence souvent que on se lève super tôt, on mange un bon
déjeuner qui va nous tenir, pis on se... Ça se fait en plusieurs étapes.
- Quand on a bâti la
cabane il avait 4 ans. Ça fait 33 ans qu'on fait du sucre, lui connait l'érablière mieux que moi, il connait chaque arbre un par un, il pourrait lui donner presqu'un nom.
Tsé.
- Je le sais lequel qui coule, je sais lequel qui coule pas.
- Longtemps, on s'est
faite dire qu'on parlait mal au Québec. Pis, le rapport qu'on a avec notre langue, il continue d'être ambigu,
tsé. Parce que le jour où tu dis à un peuple qu'il parle mal, mais c'est que tu l'invites poliment à fermer sa gueule.
- J'ai pas été à l'école bien bien longtemps,
icitte, j'ai tout l'temps ét' habitué à travailler,
faque... C'est sur, quand je revenais de l'école... Même que j'étais à l'école des fois
pis j'voyais qu'il faisait beau, qu'il faisait chaud
pis tsé, j'voyais la neige fondre dehors
fait que je savais que ça coulait à la
cabane pis quand je revenais, bin là, fallait que ma mère soit dans la maison pour qu'elle aille me porter à la cabane.
- Le territoire pour faire tes sucres, tes sucres à toi, le territoire faut qu'il t'appartienne, faut que tu sois
chez vous. Faut être chez sois pour dire welcome. Pour accueillir le monde, faut être chez soi.
- Moi j'emploie le
sirop qu'on fait parce que il a une trop grande valeur pour être vendu, fait que je le partage avec ceux qui viennent le faire avec nous.