Au Québec, la dette publique, ça fait peur.
Selon certains commentateurs, les huissiers seraient à nos portes, et nous serions au bord du gouffre financier, comme la Grèce et le Portugal.
Mais qu'est ce qui se passe vraiment ?
C'est vrai que si on se compare au reste du Canada, le Québec est plus endetté que les autres provinces et il est à égalité avec le gouvernement fédéral.
Par contre, quand on compare le Québec avec les autres pays membres de l'organisation de coopération et de développement économique, l'OCDE, on se rend compte que le Québec n'est pas du tout en mauvaise posture.
Quand on reprend la méthode de calcul de la dette de l'OCDE, on voit que le Québec est beaucoup moins endetté, entre-autre, que les États-Unis, la France et l'Allemagne.
Et ce, même quand on lui attribut une part de la dette fédérale. Le Québec n'est pas du tout parmis les états les plus endettés, au contraire, il est parmis ceux qui le sont le moins.
Même si notre dette est finalement pas si élevée quand on met les choses en perspective, des gens s'inquiètent qu'on transmette son fardeau aux générations suivantes.
On s'inquiète ainsi parce qu'on comprend la dette d'un état comme celle d'une famille. Quand une famille s'endette, elle s'endette vis à vis d'une banque, à qui la famille doit ensuite verser des intérêts qu'elle ne reverra plus jamais.
Mais un état, ça fonctionne pas comme une famille.
Expliquons.
On peut évaluer que 85% de notre dette est détenue par des personnes ou des entreprises résidants au Québec ou au Canada.
C'est directement à ces gens là que nous versons les intérets. Au moins 30% de notre dette est contrôlée directement par le gouvernement du Québec lui même, à travers la caisse de dépôt, ou les retraites de ses employés.
En fait, les intérets que paie l'état servent entre autre, donc, à financer la retraite que prendront les plus jeunes quand ils seront vieux.
Enfin, contrairement à ce qu'on entend souvent dans les médias, le gouvernement du Québec ne s'est pas endetté à cause de ses déficits passés. Le deux tiers de ce que nous avons empreinté nous a servi à construire des infrastructures, des routes, des écoles, des ponts, des hôpitaux.
Ces infrastructures se transmettent elles aussi de génération en génération.
Bien sûr, il faut contrôler la dette, car elle est un outil économique important, mais elle n'est pas un monstre ingérable.
Pour la dette, comme pour le reste de notre économie, mieux vaut comprendre, qu'avoir peur.